Docteur Anne-Laure Adra - Pédiatre Montpellier

Incidence des maladies

 

Les vaccins ont contribué à la réduction spectaculaire du nombre de personnes malades et de décès provoqués par ces microbes ou virus. L’effort vaccinal doit être maintenu afin d’éviter les maladies dont la prévention vaccinale est efficace.

Les données présentées seront actualisées selon l’évolution épidémiologique.

 

 VACCINS PAR MALADIE

 

Diphtérie

La diphtérie a quasi disparu en France sauf à Mayotte (7 cas en 2012 et 1 en 2014) et il existe encore des foyers dans le monde (Madagascar, Russie, Asie du sud-est, Cameroun…) Elle prend la forme d’une angine à fausses membranes qui peuvent obstruer le larynx et provoquer la mort par asphyxie(le croup).
Ses conséquences les plus fréquentes proviennent de la toxine qu’elle secrète et qui en diffusant dans le sang, peut entraîner des complications graves cardiaques et neurologiques(paralysies).
Maladie très contagieuse due à une bactérie. Elle se transmet de personne à personne par la toux et les éternuements.
La vaccination permet d’éviter la réapparition de la maladie en France.

Tétanos

Maladie présente partout dans le monde.
En France ,entre 2008 et 2011 , 36 cas de tétanos ont été déclarés, tous chez des personnes dont  la vaccination n’était pas à jour et parmi lesquelles 11 sont décédées.
Le tétanos se manifeste par des contractures musculaires intenses et l’atteinte des muscles respiratoires peut entraîner le décès par asphyxie.
La maladie est due à une toxine produite par une bactérie naturellement présente dans la terre.
La contamination peut s’effectuer par n’importe quelle blessure, coupure ou plaie même très banale.
Cette maladie n’est pas contagieuse mais demeure une maladie grave.
La mortalité est élevée (en moyenne, 1 patient sur 3 ou 4 décède).

Poliomyélite

Rares foyers épidémiques persistants dans le monde (Afghanistan, Nigeria et Pakistan)mais réapparition de cas en Somalie, Israel, Syrie et Ukraine( 2 cas en 2015). Avant la vaccination, la poliomyélite était l’un des plus terribles fléaux de l’enfance.Elle représentait la principale cause de handicap chez l’enfant.
La fièvre, l’asthénie, les céphalées, les vomissements, la raideur de la nuque et les douleurs dans les membres en sont les premiers symptômes. Le virus envahit dans 1 cas sur 100 le système nerveux central et peut alors provoquer une paralysie irréversible (des jambes en général) en quelques heures. Dans 5 à 10% des cas de paralysie, les malades décèdent lorsque les muscles respiratoires sont touchés.
Maladie très contagieuse provoquée par un virus.
Elle se transmet par contact interhumain par voie respiratoire (virus présent dans la gorge des individus infectés) ou oro-fécale (virus dans les selles) ou bien par un vecteur commun tel que de l’eau ou des aliments contaminés.
Il n’existe pas de traitement de la maladie.

Coqueluche

De 1996 à 2012, environ 10 000 cas de coqueluche sont survenus chez des bébés de moins de 6 mois en France, dont 1 sur 5 était admis en service de réanimation. La coqueluche reste une des premières causes de décès par
infection bactérienne chez le nourrisson de moins de trois mois.
C’est une infection respiratoire due à une bactérie très contagieuse, provoquant des quintes de toux avec risque d’apnée chez le nourrisson. Elle se transmet de personne à personne, en particulier par les gouttelettes de salive émises lors de la toux. Plus d’1 fois sur 2, c’est le parent non à jour de ses vaccins qui contamine son bébé.
La maladie n’est pas immunisante : il est possible d’attraper plusieurs fois la coqueluche , d’où l’utilité de faire au cours de la vie les rappels recommandés dans le calendrier des vaccinations.

Haemophilus influenzae type B

Avant la mise à disposition du vaccin, la bactérie était  responsable de 500 à 600 méningites par an chez le jeune enfant.
Cette bactérie est très répandue et  se trouve facilement dans les voies aériennes supérieures (nez, gorge).
Cette bactérie peut entraîner des infections locales, otite ou épiglotite, pouvant entraîner une asphyxie.
Elle peut se disséminer dans l’organisme par le sang (septicémie) et provoquer des méningites.
95 % de ces infections invasives surviennent avant l’âge de 5 ans et surtout entre 6 et 12 mois.
Elle peut être transmise par les gouttelettes de salive des personnes infectées.
Les méningites à  haemophilus influenzae b peuvent être mortelles (3 pour 100) ou laisser des séquelles graves comme une surdité dans environ 15 % des cas malgré un traitement antibiotique réalisé en milieu hospitalier.

Pneumocoque

L’OMS estime à plus de 800 000 le nombre d’enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque année des suites d’une infection due au pneumocoque dans le monde.
Au début des années 2000, avant la vaccination des nourrissons, chaque année, le pneumocoque était responsable en France de 130 000 pneumonies, de plus de 6000 septicémies et d’environ 700 méningites.
Le pneumocoque est une bactérie qui se trouve dans les voies respiratoires. La transmission se produit entre personnes par contact avec la personne infectée lors des baisers, toux, éternuements.
Beaucoup de gens sont porteurs de cette bactérie dans leur nez ou leur gorge sans être malade.
Le pneumocoque est une bactérie responsable d’infections fréquentes : otite, sinusite, pneumonie et aussi septicémie ou méningite.
Les méningites sont la forme la plus grave des infections à pneumocoque : un enfant atteint sur 10 en meurt et 1/3 en garde des séquelles sévères(surdité, handicap).
Le pneumocoque est la première cause de méningite chez l’enfant comme chez l’adulte.

Méningocoque A/B/C/W135/Y

Les infections à méningocoque sont dues à une bactérie de sérogroupe A, B, C, W 135 et Y. En France le principal sérogroupe est le B. Nous assistons à une émergence du sérogroupe W 135. En France, les infections graves à méningocoque touchent environ 600 personnes/an.
Les personnes les plus touchées  sont les enfants de moins de 1 an, les enfants entre 1 et 4 ans et les jeunes adultes non protégés de 15 à 24 ans.
Les méningocoques peuvent être présents dans l’arrière-gorge sans pour autant rendre malade.
La contamination se produit par des contacts proches avec un porteur de germes (toux, postillons).
Dans certains cas, les méningocoques se multiplient et passent dans le sang. Les formes les plus graves des infections sont les méningites et les septicémies. Elles peuvent conduire au décès  ou laisser des séquelles importantes.
L’apparition sur le corps de taches rouges ou violettes qui s’étendent rapidement est le signe d’un purpura fulminans, complication redoutable, mortelle dans 20 à 30 % des cas en quelques heures en l’absence de traitement administré en urgence.

Rougeole

En 1980, avant que la vaccination ne se généralise, on estimait à 2,6 millions/ an le nombre de décès dus à la rougeole dans le monde. Entre 2008 et 2012, une importante épidémie de rougeole a atteint plus de
24 000 personnes, causant plus de 30 complications neurologiques graves et 10 décès en France.
La rougeole se manifeste par de la fièvre associée à une éruption cutanée maculo papuleuse, une catarrhe oculonasale.
La rougeole est une maladie qui se transmet très facilement par la toux ou les éternuements. Une personne contaminée par la rougeole peut affecter entre 15 à 20 personnes ! Il n’existe pas de traitement spécifique du virus de la rougeole et la plupart des personnes atteintes guérissent en deux à trois semaines.
Des complications dues au virus même ou à des surinfections peuvent survenir : Laryngite, otite, pneumonie et plus grave, encéphalite pouvant entraîner la mort ou de possibles séquelles.
Le vaccin est administré en deux doses pour rattraper les 5 % qui ne fabriquent pas d’anticorps après une dose.
Tous les adultes nés après 1980 doivent avoir reçu 2 doses pour être protégés et donc protéger leurs enfants de moins de 1 an qui n’aura pas encore été vacciné.

Oreillons

Avant la vaccination, les oreillons était la première cause de méningite virale chez l’enfant.
Les signes de la maladie sont : fièvre et parotidite.
La maladie peut provoquer des complications graves : méningite, surdité, inflammation du pancréas ou des testicules (pouvant entraîner exceptionnellement une stérilité chez le garçon après la puberté).
C’est une maladie très contagieuse due à un virus. Elle se transmet par l’intermédiaire de gouttelettes de salive contenant du virus.
Il n’existe pas de traitement spécifique du virus des oreillons.

Rubéole

La rubéole occasionne encore chaque année des infections chez les fœtus et des interruptions médicales de grossesse.
La rubéole est une maladie fébrile et éruptive.
La rubéole est une maladie contagieuse très fréquente due à un virus. Présente partout dans le monde, elle se transmet par voie aérienne respiratoire lors de contact avec une personne porteuse du virus. Cette maladie est bénigne sauf chez la femme enceinte. Elle peut être responsable de graves malformations chez le futur bébé lorsque les femmes enceintes contractent la rubéole dans les premiers mois de la grossesse.
La vaccination a fait quasiment disparaître la rubéole congénitale en France.

Hépatite B

En France, on estime que près de 280 000 personnes sont porteuses d’une hépatite B chronique et que chaque année près de 1500 décès sont liés à l’hépatite B. Dans 90 % des cas l’hépatite guérit spontanément mais elle peut évoluer vers une hépatite fulminante, forme grave d’atteinte du foie pouvant nécessiter une greffe.
Dans 5 % des cas le virus va persister dans le sang, parfois à vie. L’hépatite B chronique évolue vers des lésions du foie.
Ce virus se transmet par le sang et par les autres fluides corporels, essentiellement les sécrétions vaginales et le sperme.
La contamination est donc possible par les relations sexuelles non protégées, le partage d’objets de toilette (brosse à dents, coupe ongles, rasoir), réalisation d’un tatouage ou d’un percing  avec un matériel mal stérilisé.
De rares cas de contamination en créche ont été décrits. Dans un tiers des cas, le mode de contamination n’est pas retrouvé.
Même si un bébé à peu de risques d’être exposé au virus, deux éléments expliquent le choix de leur vaccination :
l’efficacité de la vaccination est d’autant plus durable qu’elle est effectuée tôt. L’association au sein d’un vaccin combiné (hexavalent) permet de limiter le nombre d’injection et donc la dose d’aluminium.

Rotavirus

En France, l’infection à rotavirus est responsable chaque année d’environ 155 000 consultations pour diarrhée aiguë chez les enfants de moins de 3 ans et 14 000 hospitalisations. Le rotavirus est un virus responsable de gastroentérite
aiguë qui atteint en particulier les nourrissons et les enfants de moins de 5 ans.
Très contagieux, il se transmet principalement par contact direct ou indirect avec des selles de personne porteuse du virus. La transmission se fait le plus souvent par les mains.Dans certains cas, en particulier chez le nourrisson,
La diarrhée et les vomissements peuvent entraîner une déshydratation aiguë dangereuse qui peut nécessiter une hospitalisation.
Le traitement repose avant tout sur l’administration de solutés de réhydratation orale.

Papillomavirus humain

En France près de 3000 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont diagnostiqués chaque année et environ 1000 femmes en décèdent. L’infection peut entraîner chez la femme la formation de lésions au niveau du col de l’utérus :
on parle alors de lésions précancéreuses. Ces lésions peuvent évoluer vers un cancer en 10 à 20 ans.
Infection fréquente transmise lors des contacts sexuels. Environ 8 femmes sur 10 sont exposées à ce virus au cours de leur vie. Les traitements proposés varient en fonction des lésions.
La prévention du cancer du col de l’utérus repose sur la vaccination associée au dépistage par frottis qui identifie les lésions précancéreuses induites par le virus.

Tuberculose

En France, environ 4800 cas de tuberculose ont été déclarés en 2014 , survenant dans tous les départements mais particulièrement en île de France, Guyane et Mayotte.
Maladie infectieuse du à une bactérie qui touche principalement les poumons. Elle se transmet de personne à personne par des gouttelettes contaminées émises lors de toux ou d’éternuements.
La vaccination est recommandée dès la naissance chez les enfants exposés à un risque élevé de tuberculose, notamment :

  • tous les enfants dont les parents sont originaires d’un pays de forte endémie, devant y séjourner plus d’un mois d’affilée.
    Les zones géographiques des pays à risque ont été définies par l’OMS.
  • les enfants résidants en Ile-de-France, en Guyane ou à Mayotte.
    La vaccination peut être proposée jusqu’à 15 ans chez les enfants à risque élevé qui n’ont pas encore été vaccinés.
    Il n’y a pas de rappel.

Grippe

La grippe est une infection respiratoire contagieuse due aux virus influenzae. Souvent considérée comme bénigne, elle peut être grave, voire mortelle, pour de nombreuses personnes à risque. L’épidémie de grippe saisonnière survient chaque année en France entre les mois de novembre et d’avril. Il existe différents types de virus grippaux qui se caractérisent par leurs fréquentes mutations. La contamination se fait par voie respiratoire (toux, mains contaminées…). La contagiosité est très grande. La grippe représente un réel danger pour les personnes fragilisées par certaines maladies chroniques ainsi que pour les personnes âgées.
Les complications peuvent être dues au virus lui-même ou à des surinfections bactériennes respiratoires.